C’est d’abord un groupe d’élèves d’une école de Raanana qui s’est vu refuser l’entrée dans un établissement, le lundi 18 mai, alors que les jeunes filles retournaient à l’école après deux mois d’arrêt des classes en raison de l’accouchement. Ce que ces élèves ont en commun: ils portaient tous des shorts.
Mais c’est l’humiliation vécue le même jour par un enfant de sept ans qui a particulièrement bougé: dans une école de Petah Tikva, elle est venue avec une robe laissant tous ses bras nus et arborant le logo de son établissement. Son professeur l’a forcée à l’enlever, l’obligeant à porter un t-shirt mais pas de vêtements, révélant ses sous-vêtements. Elle a été forcée de rester ainsi pendant des heures sous les moqueries de ses camarades. Le ministre israélien de l’Éducation a réagi et a ordonné une enquête.
עיריית פתח תקווה:
מתחקיר המקרה שבוצע הבוקר עולה כי המורה פעלה מתוך שיקול דעת מוטעה אך במקביל לא מן הנמנע כי הדבר נעשה בתום לב https://t.co/AhWdkdlupWלירן כוג’הינוף (@lirankog) 20 mai 2020
Photos de la fillette de 7 ans contrainte d’enlever sa robe et de mettre un simple T-shirt, relayée par le journaliste Liran Kog sur Twitter.
Le lendemain, mardi 19 mai, des dizaines de filles des écoles environnantes, dans les communautés de Kfar Saba, Modiin ou Gedera, autour de Tel Aviv, sont arrivées à l’école en short en réponse à ces incidents. Sur des photos publiées par le site d’actualités Ynet, elles peuvent être vues de dos, en ligne devant l’un des établissements, ou à genoux, les bras levés et faisant semblant d’avoir les poings liés pour revendiquer leur droit de s’habiller comme elles le souhaitent . A Gedara, 150 élèves ont finalement pu rentrer dans leur établissement habillés à leur guise, après avoir manifesté.
קבוצה גדולה של בנות החטיבה המקבילה ברעננה בה נשלחו אתמול תלמידות להחליף בגדים, התארגנו הבוקר והגיעו במכנסים קצררים. בשילוב עם הרעש הציבורי, ההנהלה הבינה שלא תוכל לשלוח את כולן הביתה ושחררה אותן לכיתות להמשיך ללמוד. כך מגדלות דור צעיר של נשים שלא יתנו שימשטרו אותן ואת גופן. התרגשתי pic.twitter.com/S0HCBS6jGp
לינור דויטש (@LinorDeutsch) 19 mai 2020
Dans une école de Raanana, le 19 mai. Photo relayée par Linor Deutsch.
A Modiin, comme le montre ce journaliste qui était là, les filles ont continué à être refoulées tandis que les garçons, également en short, ont été acceptés.
עכשיו זו כבר מחאה מאורגנת מראש. תלמידות עירוני ה ‘במודיעין נשארו מחוץ לבית הספר אחרי שבאו במכנסיים קצרים הבנים כן נכנסו
“למה הוא נכנס יש לנו אותו מכנס” קראו התלמידות pic.twitter.com/I5Rlwtbsg4לירן כוג’הינוף (@lirankog) 20 mai 2020
Le débat n’est pas nouveau en Israël: “Chaque année, nous parlons avec la direction de l’école, ce qui ne fait que nous faire rire”, a déclaré une écolière de Modiin, citée par Ynet. “De nombreux enseignants ne comprennent même pas ce que nous faisons.”
Times of Israel explique que le sujet est contrôlé par des hommes qui dirigent les établissements. Selon les médias, parmi les arguments avancés pour justifier cette interdiction, il y a celui selon lequel la vue de jeunes filles aux jambes nues pourrait déranger les enseignants et leurs camarades.
Le gouvernement israélien n’a pas répondu aux protestations des étudiants, mais les protestations ont été soutenues par le député travailliste Merav Michaeli, connu en Israël pour son soutien à l’égalité des sexes. Dans une vidéo publiée sur Twitter, elle explique: «J’applaudis ces courageuses jeunes filles […] qui ont défendu leur droit fondamental de venir à l’école comme ils le souhaitent. “