Des journalistes gazés, visés par des balles en caoutchouc, leurs caméras cassées … Entre le 30 mai et le 4 juin, Nick Waters a recensé 148 arrestations ou agressions contre des journalistes lors des manifestations provoquées par la mort de George Floyd, tué par un policier le 25 mai. La plupart des incidents ont eu lieu à Minneapolis, où la manifestation a commencé, mais aussi dans plusieurs autres États.
J’ai vu le troisième exemple clair d’une équipe de presse délibérément prise pour cible par les forces de l’ordre aux États-Unis.
Quelqu’un d’autre a vu des incidents similaires? https://t.co/pzOWjQZru6
Nick Waters (@ N_Waters89) 30 mai 2020
Dans cette vidéo publiée le 31 mai et visionnée plus de 2 millions de fois sur Twitter, la journaliste du Los Angeles Times Molly Hennefessy-Fiske dit qu’elle a été gazée par une patrouille de police du Minnesota: «Ils nous ont identifiés comme la presse et ils nous ont tiré des cartouches de gaz lacrymogène. J’ai été touché à la jambe. ”
Selon le Guardian, qui a analysé ces attaques, 72% des journalistes étaient identifiables, soit par leur équipement, soit par leur badge et gilets de presse. Certaines vidéos montrent que la police attaque délibérément la presse. Le 2 juin, la chaîne américaine ABC a diffusé des images d’un policier utilisant son bouclier pour frapper un journaliste et sa caméra. Le caméraman a rapidement été identifié comme étant Tim Meyers, reporter pour la chaîne de télévision australienne 7newsAustralia. Son collègue a également été sévèrement poussé par la police. La scène a eu lieu lors d’une manifestation devant la Maison Blanche à Washington.
Suite à cet événement, le Premier ministre australien Scott Morisson a demandé à l’ambassade d’Australie à Washington d’enquêter sur l’incident.
L’US Press Freedom Tracker, qui répertorie les attaques contre la liberté de la presse aux États-Unis, a enregistré plus de 300 «incidents de liberté de la presse» le 4 juin depuis le début des manifestations aux États-Unis: 49 arrestations, 192 agressions, 69 agressions physiques, dont 43 par la police.
NOS DERNIÈRES DONNÉES À 21H30 ET LE 4 JUIN
* 300 + total des incidents de liberté de la presse *
49+ arrestations
192 voies de fait (160 par la police)
42 dégâts matériels / salle de rédactionRépartition des catégories d’agression:
69 attaques physiques (43 par des flics)
43 gaz lacrymogènes
24 pulvérisations de poivre
77 balles / projectiles en caoutchoucUS Press Freedom Tracker (@uspresstracker) 5 juin 2020
Les journalistes étrangers n’ont pas été épargnés non plus, comme Matthieu Derrien, reporter image pour TF1, qui a publié le 31 mai sur Twitter des photos de la vitre de sa voiture, cassée par une balle en caoutchouc. Minneapolis. Avec sa collègue Amandine Atalaya, ils ont été arrêtés, avant d’être rapidement libérés.
À Minneapolis hier soir, près d’un barrage routier, la police a tiré une balle en caoutchouc sur notre véhicule en marche du côté conducteur, puis nous a arrêtés avec @AmandineAtalaya. Libéré rapidement heureusement, plus de peur que de mal pic.twitter.com/hEZtkxyDDF
Mathieu Derrien (@MatDerrien) 31 mai 2020