Que ressentez-vous après la qualification pour la phase de groupes de la Ligue des champions?
C’est assez incroyable que les quatre (qui envoient Rennes en phase de groupes) se soient déjà qualifiés, c’est très chanceux mais cela devrait être vu comme un signe peut-être. Nous avions organisé une soirée avec les employés et quelques joueurs et nous avons suivi les deux matchs. C’est une grande joie. On connaît alors la difficulté du challenge car on sera au chapeau 4 avec un groupe avec peut-être trois gros, trois énormes pour nous. Beaucoup de satisfaction mais il faut être lucide, on a beaucoup de travail devant nous car on a toujours envie de faire une belle saison en championnat. C’est une énergie positive. Sportivement, c’est un poids en moins car il y a trois matchs de qualification annulés en septembre sachant que nous savons que le calendrier d’octobre va être tout simplement fou. Pour le championnat, c’est important car cela donnera à septembre un mois plus confortable.
Quand vous êtes arrivé au Stade Rennais il y a cinq mois, vous imaginiez-vous pouvoir jouer la Ligue des champions si rapidement?
Non, c’était vraiment pour plus tard. Déjà à mon arrivée, le championnat venait de se terminer. Nous ne savions même pas si cela allait reprendre, comment cela allait se terminer. Nous ne pensions certainement pas à ce résultat aujourd’hui. Depuis mars, nous vivons principalement dans l’incertitude, donc cela nous fait beaucoup de bien. C’est un soulagement et cela nous permet de travailler avec des idées claires.
C’est l’arrivée d’une manne supplémentaire avec la dotation de 28 millions d’euros. Cela vous permettra de vous renforcer avec le mercato?
La Ligue Europa était déjà proche de 10 millions d’euros donc la différence est d’un peu moins de 20 millions. L’actionnaire étant ambitieux, une partie de ce budget avait déjà été prévue pour constituer une équipe compétitive pour pouvoir passer les tours de qualification. Il est certain qu’il est plus serein maintenant car nous avons ce budget définitivement et nous pourrons peut-être avoir un mercato plus offensif tout en restant focalisés sur les trois cibles sur lesquelles nous étions et qui nous manquent, défenseurs axiaux et attaquant, et puis nous verrons comment nous complétons l’effectif.
Pour le moment l’effectif ne bouge pas beaucoup avec la seule arrivée de Martin Terrier, comment l’expliquer?
Le problème est que la fenêtre de transfert est encore très longue. Nous sommes le 12 août et cela dure jusqu’au 5 octobre, il reste presque deux mois. Traditionnellement, nous sommes dans la situation d’une fenêtre de transfert qui ne serait que début juillet quand il ne se passe pas grand-chose, c’est donc le calendrier qui change tout.
Le Stade Rennais ne sera-t-il pas considéré comme l’oie qui pond des œufs d’or par les autres clubs?
C’est peut-être ce que penseront les clubs avec lesquels nous échangeons, mais malheureusement pour eux cela ne changera pas notre position. Nous n’allons rien faire. Les avenues ciblées restent les mêmes et les prix qui pourraient être dépensés restent les mêmes puisque nous l’avions déjà anticipé grâce à l’ambition de l’actionnaire de constituer une équipe compétitive. Cela nous permettra de compléter l’équipe au-delà des trois positions avec un ou deux joueurs supplémentaires.
Le Stade Rennais va-t-il disputer une Ligue des Champions avec Eduardo Camavinga?
Oui parce qu’il le veut avant tout. Quand tu es dans ton club d’entraînement, quand tu n’as pas encore dix-huit ans et que tu as la chance de pouvoir jouer dans la Ligue des champions avec ton club, ça fait beaucoup d’envie. Eduardo est très attaché à son club. Il s’amuse beaucoup, on le voit tous les jours à l’entraînement. Pouvoir faire la Ligue des champions avec Eduardo cela nous donne aussi beaucoup d’envie.
Il y a un côté sombre à la table car les supporters qui attendent cette saison extraordinaire risquent d’être frustrés si le niveau d’accueil dans les stades n’est pas à son maximum. Comment anticipez-vous cette possibilité?
Mon premier sentiment hier soir a été pour l’actionnaire car cela fait 22 ans qu’il a repris le club et c’est tellement mérité compte tenu de l’investissement en temps et en ressources. Le souhait principal de l’actionnaire est de faire le bonheur du public rennais et breton. Mon deuxième sentiment était pour ce public et j’espère vraiment que la situation sanitaire s’améliorera. Nous travaillons très dur pour accueillir un public à Roazhon Park et j’espère que nous pourrons tous nous fraterniser ensemble à la mi-octobre lors du premier match à domicile. Ce serait une grande frustration pour toute la Bretagne de ne pas pouvoir venir au stade vivre des moments collectifs incroyables. Dans cette situation particulière, vivre des moments d’union collective qui serait le meilleur remède. Nous avons défini un protocole très strict avec la Ligue, des spécifications très lourdes mais nécessaires. Le problème réside plus dans les sorties et les accès que dans le stade lui-même où le public peut être géré assez sereinement. Nous travaillons avec les autorités pour envisager la meilleure solution possible. Eux aussi sont conscients de la difficulté de ne pas laisser les gens venir au stade, mais il faut être conscient de la situation sanitaire. Il nous appartient de mettre en œuvre autant de moyens que possible pour pouvoir accueillir le public.
Vous aurez un œil attentif sur la Ligue des champions qui reprend ce soir car il y aura peut-être vos prochains adversaires maintenant?
C’est toujours un spectacle à regarder avec grand plaisir. J’espère que Paris et Lyon joueront de très bons matchs et iront jusqu’au bout de la compétition. Ce serait fantastique pour le football français alors allez à Paris et allez à Lyon!